Extrait 2
Born A Crime, Trevor Noah
p. 127 – Introduction du chapitre « A Young Man’s Long, Awkward, Occasionally Tragic, and Frequently Humiliating Education in Affairs of The Heart, Part I: Valentine’s Day », – Partie II
When I was growing up, my mom spent a lot of time trying to teach me about women. She was always giving me lessons, little talks, pieces of advice. It was never a full-blown, sit-down lecture about relationships. It was more like tidbits along the way. And I never understood why, because I was a kid. The only women in my life were my mom and my grandmother, and my aunt and my cousin. I had no love interest whatsoever, yet my mom insisted. She would go off on a whole range of things.
“Trevor, remember a man is not determined by how much he earns. You can still be the man of the house and earn less than your woman. Being a man is not what you have, it’s who you are. Being more of a man doesn’t mean your woman has to be less than you.”
“Trevor, make sure your woman is the woman in your life. Don’t be one of these men who makes his wife compete with his mother. A man with a wife cannot be beholden to his mother.”
The smallest thing could prompt her. I’d walk through the house on the way to my room and say, “Hey, Mom” without glancing. She’d say, “No, Trevor! You look at me. You acknowledge me. Show me that I exist to you, because the way you treat me is the way you will treat your woman. Woman like to be noticed. Come and acknowledge me and let me know that you see me. Don’t just see me when you need something.”
These little lessons were always about grown-up relationships, funnily enough. She was so preoccupied with teaching me how to be a man that she never taught me how to be a boy. How to talk to a girl or pass a girl a note in class... there was none of that. She only told me about adult things. She would even lecture me about sex. As I was a kid, that would get very awkward.
“Trevor, don’t forget. You’re having sex with a woman in her mind before you’re having sex with her in her vagina.”
“Trevor, foreplay begins during the day. It doesn’t begin in the bedroom.”
I’d be like, “What? What is foreplay? What does that even mean?”
Durant mon enfance, ma mère a passé beaucoup de temps à essayer de m’éduquer au sujet des femmes. Elle m’abreuvait de leçons, de petites déclarations, de conseils. Elle ne m’a jamais fait asseoir pour me servir un grand discours sur les relations amoureuses. Elle préférait distiller des bribes d’informations. Seulement, n’étant encore qu’un enfant, je ne comprenais pas de quoi il s’agissait. Les seules femmes dans ma vie étaient ma mère, ma grand-mère, ma tante et ma cousine. J’étais à mille lieues de m’intéresser aux filles, et pourtant ma mère insistait. Tout un tas de sujets y passaient.
« Trevor, rappelle-toi qu’un homme ne se définit pas par l’argent qu’il gagne. Tu peux être l’homme du foyer et gagner moins que ta femme. Être un homme ne se résume pas à ce que tu possèdes, mais à qui tu es. T’affirmer en tant qu’homme ne signifie pas que tu doives rabaisser ta femme. »
« Trevor, fais en sorte que ta femme soit la femme qui partage ta vie. Ne sois pas l’un de ces hommes qui mettent leur femme en concurrence avec leur mère. Un homme marié ne doit pas être pendu aux jupes de sa mère. »
Le moindre détail lui servait de prétexte. Il suffisait qu’en rentrant à la maison, je jette un « Salut, m’man ! » sans lever les yeux vers elle en me dirigeant vers ma chambre pour qu’elle me reprenne : « Non, Trevor ! Tu dois me regarder. Tu dois me saluer comme il se doit. Montre-moi que j’existe à tes yeux, car la manière dont tu me traites, c’est la manière dont tu traiteras ta femme. Les femmes aiment qu’on les remarque. Viens, dis-moi bonjour comme il se doit et montre-moi que tu as remarqué ma présence. N’attends pas d’avoir besoin de quelque chose pour t’apercevoir que je suis là. »
Étrangement, ces petites leçons portaient toujours sur les relations entre adultes. Elle était tellement obnubilée par l’idée de m’enseigner comment être un homme qu’elle ne m’a jamais appris à être un garçon. Comment parler à une fille ou comment lui faire passer un mot en classe… rien de tout cela. Elle ne me parlait que de choses concernant les adultes. Elle me parlait même de sexe. Et comme j’étais un enfant, cela finissait par devenir très embarrassant.
« Trevor, n’oublie pas : on fait l’amour avec l’esprit d’une femme avant de faire l’amour avec son vagin. »
« Trevor, les préliminaires, ça commence pendant la journée. Ça ne commence pas au lit. »
Et moi : « Hein ? C’est quoi, les préliminaires ? Mais de quoi elle me parle ? »
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